A l’orée de la forêtje viens silencieuse
dans une humble prière
Je me dépouille de mes vieux habits
je laisse un instant toutes mes certitudes
et la porte s’ouvre parfois…
je rentre dans une autre dimension…transparenteet magique
là où l’univers parle dans cette langue organiquedu chant des arbres et des fougères…de l’odeur de l’humusdes rayons de lumières à travers les feuillesde la danse des insecteset des confidences des oiseaux…
le monde brille et la nature me parleelle me montre la beauté que je porte
» laisse toi aller dans mes bras,je t’accueille comme une mèreje t’accueille tout entierlaisse moi respirer dans ton corpsà travers tout ton être
laisse ma douceur emplir tes cellules
donne moi tout ce qui est trop lourd
et viens t’abreuver à ma fontaine d’amour » me murmure la Terre…
la forêt m’enseigne et me guide
et m’emmène loin
loin de ce que je croyais connaître
revenir
revenir au creux de soi
au bord de la source merveilleuse
un choix qui se fait à chaque instant
tout mon être se rassemble près de la rivière
mes racines se prolongent dans ton corps Mère
je concentre toute ma force de vie
je reviens chez moi
à l’intérieur
par la porte de mon souffle
et depuis l’espace de mon cœur
tout prends une autre couleur, une autre vibration, une autre texture
je suis là tout simplement
il n’y a rien à faire particulièrement et pourtant quand on franchit la porte de la présence, un autre monde s’ouvre
Et la forêt chante à travers moi parfoiset je ramène alors ces chants là ou la forêt n’existe plus…
en voici un :
Esprit de la Terre
je suis ta fille, tu es mon corps
tu es mon île, je bois ton or
Je suis la rivière qui coule dans tes veines
Mère Terre au creux de tes aines
Je suis la prière dans la douceur du vent
l’éternel joyeux d’un matin qui vient
Madre Tierra reciba mi alma/tu hija
Madre Tierra transforma mi alma/ tu nina
Je suis le mystère qui vibre dans tes fleurs
donne moi l’élixir qui soigne mes peurs
je suis le feu qui palpite dans ton cœur
le fil qui tisse dans le trame de l’amour
Je suis l’arc-en-ciel debout dans les tempêtes de la vie
Mère Terre illumine mes nuits
je suis la vision silencieuse de la montagne
le cri du jaguar transperçant l’infini
Cécile